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Gestion des dépôts sauvages par Nantes Métropole

Bonjour à tous, Monsieur Le Maire, Chers collègues,


Nous vous remercions pour cette présentation complète. « Les médecins le disent : un des symptômes visibles de la dépression est le renoncement à l’hygiène. En déambulant en ville on a souvent l’impression de pénétrer dans la chambre d’hôpital d’un dépressif (…). » Voici le début d’une de nos tribunes sur ce sujet. Car oui notre ville est sale et certains quartiers se sentent même abandonnés. Nous étions déjà intervenus à ce sujet en 2020. Notre temps étant compté cet après-midi, je vais axer mon intervention sur la gestion par Nantes Métropole des déchets sauvages donc illégaux hors ceux produits par les trafics de véhicules automobiles et les carcasses laissées à l’abandon. Car c’est une véritable catastrophe surtout de la part d’une métropole qui se réclame de la social-écologie !

Sur France Bleu Loire Océan fin septembre, Mauricette CHAPALIN de la direction des déchets de Nantes Métropole indiquait que 20 signalements par jour -rien que pour la ville de Nantes- étaient remontés et que cela représentait 12 à 15 tonnes/jour ! Quand on sait que le coût moyen d’une tonne de déchets sauvages est estimé 900 euros, on a de quoi avoir le vertige. Là je vous parle en terme économique mais je vous laisse imaginer le coût écologique.

Il a été démontré par de nombreuses études que si un endroit est sale, alors les gens qui y vivent ou qui y passent n’en prennent pas soin non plus. Autrement dit, le sale appelle le sale. D’où l’importance majeure de multiplier les opérations de nettoiement PARTOUT sur le territoire en parallèle d’actions de prévention et de répression.

Hélas, en lisant ce rapport, nous ne voyons pas d’actions coup de poing liées à la gestion des déchets sauvages. Nous avons bien noté une brigade verte mais sur Nantes ville uniquement, l’amende de 68 euros (combien y’en a-t-il eu d’ailleurs en 2019 et 2020 ?), l’application « Nantes dans Ma Poche ». Ah oui ! On nous conseille aussi de faire du « plogging » (jogging en ramassant les déchets),…pourquoi pas.

Evidemment on peut aussi appeler le pôle Loire-Chézine (pour nous Herblinois). Je voudrais vous parler justement d’un Herblinois qui habite Rue d’Espalion, pas loin de la Maison des Arts. Depuis 2019 il attend que Nantes Métropole intervienne pour les problèmes de déchets sauvages récurrents au pied de sa copropriété mixte privé/public. Il voit des professionnels faire leurs dépôts sauvages (photos à l’appui), il se fait insulter par des particuliers, il fait lui-même des tours en déchetterie car il est usé de voir son environnement dégradé ! Aucun début de solution du Pôle Loire-Chézine suite à ses mails. Il est très en colère notre habitant, et il n’est pas le seul.

Ainsi, nous notons donc un grand vide sur ce sujet et qui coûte très cher. Il existe pourtant nombre d’actions -pas forcément coûteuses- qui, mises bout à bout, peuvent obtenir des résultats :

-Des plaques apposées aux bouches d’égout sur lesquelles est inscrit : « ici commence la mer » afin de sensibiliser les urbains, ou encore multiplier les cendriers près des écoles ou des arrêts de trams ou de bus (qui sont des lieux d’attente) : je rappelle que les mégots au sol représentent 10 tonnes par an.

-Faire de la caractérisation des déchets, ce qui semble la base, pour savoir quels déchets sont jetés et où en particulier. Par exemple, lors de la World Clean Up Day 2021 à laquelle j’ai participé avec d’autres élus ici présents, j’ai remarqué les faits suivants : les papiers de bonbons et de gâteaux étaient surtout sur le chemin de l’école, les canettes de bière ou sodas dans les buissons près du tram (lieu d’attente) et du Leclerc Express (lieu de vente). Il y a donc des actions qui peuvent être ciblées et travaillées aussi avec les acteurs privés du territoire. Si cela est fait sur Nantes Métropole, pouvez-vous nous en parler ?

-Quant aux déchets liés à la consommation de fast-food pourquoi ne pas conventionner avec les restaurateurs comme cela se fait dans d’autres villes par exemple ? Ils sont émetteurs de nombreux emballages -les périodes de confinements ont été d’ailleurs très révélatrices de cela-, il est normal que dans le cadre du principe pollueur/payeur ils travaillent avec les collectivités pour nettoyer notre cadre de vie. Exigeons d’eux de mettre la main dans le cambouis sur les territoires où ils sont installés avec des « Plans d’Emballages Abandonnés » par exemple.

-Une question aussi : concernant les encombrants, pourquoi les 20 Points ICI TRI ne sont localisés que sur Nantes ? La Métropole ce n’est pas que Nantes ! Je rappelle que sur St-Herblain le ramassage des encombrants par VEOLIA se fait seulement dans le mois qui suit l’appel pour prise de rdv ! (contre 6 jours dans la métropole lilloise).

-Enfin une signalisation efficace et visible n’est pas présente sur tout le territoire de la Métropole. Un effort doit être fait. De même, l’information des habitants sur le devenir des déchets, le coût par habitant d’un déchet jeté à la poubelle vis-à-vis d’un déchet jeté dans la nature, l’impact des déchets et les solutions à leurs dispositions sont autant d’éléments qui devraient être communiqués régulièrement et largement.

Toutes ces solutions ne sortent pas de mon chapeau : j’ai lu plusieurs rapports fort intéressants et écouté par exemple Catherine CHABAUD du MoDem, ancienne navigatrice et députée européenne. Elle est très pragmatique.

Alors, nous ne sommes pas naïfs, nous savons que certains individus seront toujours imperméables aux préconisations et aux efforts faits, mais faisons en sorte de marginaliser leur attitude. Lutter contre les dépôts sauvages qui polluent c’est lutter aussi contre le sentiment d’insécurité et contribuer à la tranquillité publique. Allez voir les avis que les habitants donnent sur notre métropole, vous verrez qu’ils sont extrêmement nombreux à faire le lien entre l’insécurité et la saleté de la ville.

Je vous remercie.

Catherine MANZANARES – Groupe Saint-Herblain d’abord !

Conseil Municipal du 11 octobre 2021





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