Herblinoises, Herblinois,
Dans quelques jours, l’année 2022 tournera définitivement sa page. L’année qui se termine a été chargée sur le plan électoral avec les deux scrutins majeurs du printemps dernier que furent les élections présidentielles puis législatives. Vous avez en tant que citoyens fait votre choix et fait vivre notre vie démocratique. Nous vous en remercions. Cependant, en tant qu’élus locaux ayant reçu votre mandat pour vous représenter, nous vous le disons haut et fort : « Nous vivons une époque formidable ! . Vraiment formidable ! » Le constat est fait. L’ironie du ton est assumée.
Depuis ces derniers mois, le débat est intense, voire musclé. Et, typique de notre époque, il se déroule intensément sur les réseaux sociaux ou à travers des émissions de télévision qui sous couvert de divertissement conditionnent les temps de cerveaux disponibles. Le temps de la réflexion, du débat constructif et contradictoire, des échanges calibrés, est loin. L’immédiateté des propos empêche la modération, favorise l’émotion et la réaction. Hélas, nous constatons la prédominance de ces nouveaux politiques 2.0, ceux qui se répandent sur les réseaux et se précipitent parmi les invités, plus attirés par la mise en lumière de leur personne que par celle d’idées au service de l’intérêt général. Nous voudrions attirer votre attention sur leur émergence, qui pollue l’espace politique local et national. Et contribue à la déliquescence du débat national.
Nous parlons des politiques toutes tendances confondues, ceux du numérique, qui, pour exister, passent leur temps à alimenter les réseaux sociaux pour exprimer leurs avis sur tout et n’importe quoi. Parfois, ils règlent leurs comptes et ils y déversent leur bile sur un sujet très technique et évidemment sérieux comme les problèmes d’insécurité dans notre ville sans rien apporter au débat et sans être factuels dans leurs propos acides. Le parler féroce pour ne rien dire et cacher la vacuité des propos.
Ces mêmes politiques 2.0 se complaisent à créer des tempêtes pour accéder en haut de l’affiche et ne souhaitent qu’une chose : entrer dans le Sérail pour y acquérir une place. Ceux-ci rêvent d’horizons lointains et répètent en boucle les éléments de langages appris lors de séminaires parisiens. Ces mêmes séminaires sont déconnectés de la vie quotidienne et du terrain. Des occasions de se photographier entre soi. C’est leur choix, certes, mais ils donnent raison à Monsieur de Talleyrand qui disait : « En politique, il n’y a pas de convictions, il n’y a que des circonstances ». Et comme nous avons pu hélas le vivre hier en conseil municipal, cela peut être aussi pitoyable que désastreux pour la clarté des débats.
D’autres ont purement et simplement abandonné le slogan de la lutte des classes et un monde social meilleur et altruiste, pour défendre la lutte des droits individuels et sociétaux pour faire passer leurs intérêts personnels au lieu de défendre l’intérêt général. De nouveaux inquisiteurs, qui tel Torquemada, veulent épurer la société par des procès staliniens et chasses à l’homme ceux et/ou celles qui refusent leur doxa. En utilisant les réseaux sociaux et en y portant la bonne et sainte parole, ces nouveaux commissaires politiques jugent, décident de ce qui est bien ou mal et font régner la terreur dans toutes les instances. Les enquêtes journalistiques et non judiciaires décident de tout et remplacent une décision de justice. Et gare à ceux qui osent s’y opposer, ils se font traiter de fascistes réactionnaires. Et quand l’un des leurs se fait prendre la main dans le pot de confiture, le ton change : des commissions sont mises en place en interne au-dessus de l’Etat de droit. Cette même Inquisition qui a appelé à une Marche sur Paris contre la vie chère en octobre dernier, en espérant qu’elle eût le même résultat que celle de Rome qui se déroula entre le 27 et 31 Octobre 1922 et amena Mussolini au pouvoir.
Elus locaux et de terrain, nous sommes les premiers soldats de la République au plus près du terrain. Nous sommes confrontés dans notre quotidien à une société qui bouge, à des électeurs qui boudent les urnes et se tournent avec désespoir vers les options politiques radicales en espérant un monde meilleur. Nous vivons au pays des sans-voix que sont les chômeurs de longue durée, les jeunes dans une précarité permanente, les retraités avec de petites pensions, les femmes mères célibataires et immigrées en situation régulière ou non, qui essaient de survivre en élevant difficilement leurs enfants dans le respect de la loi. Et ce sont ces hommes et ces femmes qui subissent les premiers l’abandon des élus dans la défense de leur droit à vivre sereinement, de leur pouvoir d’achat, de leur accès à une éducation meilleure. Nous vous l’avons bien dit : une époque formidable !
Pour 2023, de gros chantiers nous attendent comme l’impact de l’inflation pour les collectivités locales dans leurs budgets, la place de notre ville au sein de Nantes Métropole, qui par sa volonté hégémonique, décide de tout et souhaite que Saint-Herblain devienne un arrondissement de Nantes. La Maire-Présidente de Nantes Métropole semble suivre le même chemin que son ex-candidate Anne Hidalgo dans la gestion de sa ville et de la métropole.
Mais soyez assurés qu’elle trouvera, comme depuis plus de 2 ans, notre opposition constructive pour défendre vos intérêts. Le Groupe Saint-Herblain d’Abord est à votre écoute.
Nous vous souhaitons d’excellentes fêtes de fin d’année.